Le scientifique norvégien s'est plus particulièrement penché sur le cas du Svalbard, l'une des régions les plus au nord de la planète. Plus connu en France sous le nom de Spitzberg, le Svalbard se situe en effet à seulement 1.300km du pôle et les 2/3 de son territoire sont recouverts de glaciers. Or, explique Olav Orheim, malgré sa position géographique privilégiée, cette région dont le climat était jusqu'ici arctique, connaît de premiers signes de réchauffement. C'est ce que prouve par exemple, l'apparition récente sur son territoire de nouvelles espèces venues du sud.
Pire encore en Arctique, la banquise dont la surface représentait environ 8 millions de km2 en 1979 est passée à 4 millions de km2 en 2008 provoquant une augmentation du niveau de la mer de l'ordre de 2 à 3 mm par an. Les prévisions concernant cette augmentation seraient par ailleurs plus basses que la réalité, estime le scientifique. Le mécanisme d'amplification ayant été sous-estimé, selon lui.
Enfin, la libération du méthane du permafrost inquiète plus particulièrement Olav Orheim. Bien que les émissions soient quantitativement moins importantes que celles du CO2, le méthane a un pouvoir réchauffant plus important. Par ailleurs, on ne peut pas arrêter sa diffusion.
Les prochains défis de l'Arctique
La communauté scientifique présage que le bouleversement climatique va amener le Grand nord à représenter un enjeu stratégique et économique important, dans les prochaines décennies.
En Arctique, le réchauffement entraînera en premier lieu, une modification des activités économiques telle que l'essor de la pêche ou encore de l'agriculture.
Dans un même temps, la fonte des glaces liée au réchauffement laisse entrevoir l'ouverture de certains passages maritimes, jusqu'ici difficilement navigables. L'accès au pétrole sera alors facilité. On pense en effet, qu'en dehors du Moyen-Orient, l'Arctique dispose des plus grandes réserves de pétrole inexploitées, indique Olav Orheim.
D'autres défis se révéleront plus inquiétants, comme l'affluence des touristes et des navigateurs qui vont être de plus en plus nombreux à vouloir se rendre au pôle nord . Nous devons répondre à certaines questions avant de laisser passer tous ces gens sur le territoire arctique, qui jusqu'ici n'accueille que des chercheurs, des scientifiques ou simplement des habitants .